La poésie du mois de juillet

A poil

Honte ou bien pudeur, provocation peut-être,
Chez nous en occident toujours la nudité
Fut tabou, associée au regard sur les êtres
D’un œil sévère et strict et sans avidité.

Même dans les chaumières et la promiscuité
On dormait tout vêtu et souvent dans la paille.
Le bain était proscrit et la fécondité
Se passait dans le noir, pareil pour le bétail.

Photo Michel Serra

Pour voir un corps nu il y avait l’église,
Le Christ tout saignant ou un saint Sébastien.
Mais ils étaient sans poils et hors convoitise
Des dévotes privées d’un plus tendre entretien.

Les Saintes étaient plates, elles n’avaient pas de seins,
Seuls les vêtements différenciaient le sexe.
Le nu plus que voilé, en louable dessein
D’éviter au commun le moindre des complexes.

Ce temps-là est bien loin et à peine croyable.
Il y eu, de Picasso, ses demoiselles d’Avignon,
Puis le monokini : tout était sur la table.
Pour finir le porno, dernières illusions…

Aujourd’hui les enfants naviguent sur le Net,
Tous les musées du monde offrent leurs plus beaux nus.
Les Eve ont des seins, les Adam des quéquettes,
C’est normal qu’après ça on ne s’étonne plus !

Louis Monnet

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