Automne provençal
Le feuillage d’automne adouci de lumière
Dans une coulée d’or abandonne le vert
Et se mêle, de-ci, de-là, aux tons de la rocaille
Avec des grenats et des teintes de paille.
Plus bas les oliviers chantonnent sous la brise,
Un bruissement léger, toujours une surprise.
Cette musique douce qui descend des Alpilles
Et s’éteint dans les vignes où les oiseaux grappillent.
Et bien plus bas encore, au flanc du Lubéron,
Un vieux bourg grisâtre blotti dans le giron,
Depuis les temps anciens, d’un rempart ancestral
Le protégeant des hordes autant que du mistral.
Il me semble d’ici entendre la fontaine
Qui n’a jamais failli depuis l’ère romaine
Et qui était jadis le centre du village
Où venaient échouer nouvelles et commérages.
Il flotte entre deux vents une odeur de garrigue,
D’anis et de lavande, de confitures de figues.
Et sur le banc de pierre adossé aux maisons
Des vieilles en fichus goûtent l’arrière-saison.
L’été s’en est allé avec ses visiteurs.
Le calme est revenu et les dernières fleurs,
Salvias et pétunias, géraniums, impatiens,
Attendent d’un doux hiver de mourir lentement.
Louis Monnet